On distingue 3 types de risques liés à l’utilisation des sextoys :

Risque 1 : Toxicité

Celui-ci est simple à concevoir : la présence de substances nocives dans la composition d’un sextoy peut le rendre toxique. Par exemple, les phtalates sont les produits chimiques problématiques les plus couramment retrouvés dans les sextoys (voir une étude de Greenpeace ici). Une fois au contact des muqueuses, elles peuvent porter atteinte à la santé (voir ici).

Comme l’industrie des sextoys n’est pas régulée, il est possible de retrouver toute sorte d’autres substances indésirables (bisphénol-A, métaux lourds, solvants…). Evidemment, elles ne sont pas indiquées sur les emballages des produits.

Pour autant, il ne s’agit pas de dresser un tableau alarmant des risques liés à la composition des sextoys. Ce n’est pas parce qu’un objet contient des traces de matières nocives qu’il représente automatiquement un danger majeur. Une étude menée par le Danemark en 2005 sur 16 sextoys (voir ici) constate la présence fréquente de produits chimiques potentiellement dangereux mais conclut que, au regard de l’utilisation, cela ne représente dans le pire des cas que des “risques mineurs” pour 15 d’entre eux.

Risque 2 : Porosité

Un sextoy est considéré poreux si des bactéries et des champignons peuvent proliférer à l’intérieur. Un sextoy poreux absorbe les fluides corporels à la manière d’une éponge puis abrite des colonies micro-organismes sans que cela ne soit forcément visible à l’oeil nu. La porosité conduit les sextoys à devenir des nids à microbes pratiquement impossible à nettoyer, ce qui peut par conséquent engendrer des infections.

Les principaux matériaux pour des sextoys non-poreux sont le métal, le verre et le silicone réticulé au platine. S'ils sont adéquatement vernis, le bois, les pierres et de nombreux matériaux peuvent être non-poreux.

Risque 3 : Design

Les sextoys sans socle risquent de glisser et de se coincer dans le corps lors des utilisations anales. Une intervention médicale peut alors être requise pour extraire le sextoy. Cela peut paraître improbable, mais ça ne l’est pas tant que ça (voir ici). Pour éviter les séjours aux urgences, choisissez des sextoys avec un socle suffisamment large pour qu’il ne puisse pas pénétrer. Tous les daemons intègrent une base volumineuse dans leur design pour cette raison.

Si la matière utilisée est trop fragile ou que la forme du sextoy présente des parties fines au point de risquer de se rompre, c’est aussi potentiellement dangereux. Tous les matériaux ne se valent pas à ce niveau : certains sont beaucoup plus solides que d’autres. Nous n’utilisons que des silicones avec un haut niveau de résistance à l’étirement, l’écrasement et la torsion. En revanche, tous les silicones sont fragiles face aux entailles ! Il faut leur éviter de les griffer, de les mordre, et de les mettre au contact d’objets tranchants.

Les composants électroniques peuvent aussi induire des risques spécifiques, mais c'est un domaine nettement plus encadré.

Non, à notre connaissance aucun pays n’encadre les jouets érotiques sur le plan sanitaire. En France, les seules lois ciblant ces objets veillent seulement à empêcher les mineurs d’y accéder, et à limiter leur visibilité dans l’espace public de manière générale. Il faut dire que l’on revient de loin avec l’encadrement juridique des sextoys. Pour donner un ordre d'idée, en France les vendeurs étaient condamnés à de la prison pour « outrage aux bonnes mœurs » jusqu’aux années 1970 (voir ici) !

Aujourd’hui, les sextoys sont vendus en tant qu'appareils de massage ou simplement en tant qu'objets de décoration, car même si cette activité est désormais autorisée elle n'a pas de cadre légal propre. Ainsi, les seules règles qui s'appliquent sont généralistes (le Code de la Consommation en France ou le GPSD en Europe (voir ici)) et les sextoys échappent ainsi aux contraintes de fabrication bien qu’ils soient parfois destinés à des usages intracorporels. Les phtalates sont ainsi légalement admis à se frotter contre nos muqueuses.

Les fabricants ne sont malheureusement pas non plus tenus d’afficher la composition de leurs sextoys. Les mentions ambigües sont acceptées, comme par exemple un affichage "Sextoy en silicone” sur un objet qui contient en réalité seulement 20% de silicone.

Ne dramatisons pas cette situation pour autant ! De nombreux fabricants et revendeurs accordent beaucoup d’attention à ces sujets, et il est aujourd'hui facile de trouver des sextoys avec une composition saine.